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Journal de Bord des Frères de la Côte de la Flotte de Gascogne
14 avril 2012

Couach, entreprise régionale

Yachts : Couach fait son premier pas dans la cour des grands

La Pellegrina, premier yacht de 50 mètres réalisé par Couach 
crédits : COUACH


13/04/2012

 

Le 6 avril, au chantier Couach de Gujan-Mestras, en Gironde, la fierté se lisait sur les visages. Après quatre ans de travail, La Pellegrina, premier yacht de 50 mètres réalisé par le constructeur girondin, a été mis à l'eau. Le fier navire a depuis rejoint un mouillage dans le bassin d'Arcachon. Une fois la certification du Bureau Veritas obtenue, le yacht appareillera pour rejoindre Bordeaux ce week-end. En cours de route, les équipes de Couach mèneront des essais sur son comportement dynamique à la mer. Puis La Pellegrina entrera en cale sèche à Bassens le 16 avril, pour une dizaine de jours, afin de recevoir ses stabilisateurs. Suivront de nouveaux essais puis le départ vers Toulon au début du mois prochain, la livraison étant prévue fin mai. 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 

Une belle unité au design atypique

Commandé par un client ukrainien, La Pellegrina, du type Fly 5000, dispose comme tous les bateaux réalisés par Couach d'une coque et de superstructures en composite (kevlar, fibres de verre, carbone), un matériau à la fois léger et très résistant. Long de 49.9 mètres pour une largeur de 9.6 mètres, ce navire de 300 tonnes à vide (498 GT) est équipé de deux moteurs MTU 20V4000 d'une puissance unitaire de 5200 cv. Cela doit lui permettre de flirter avec les 30 noeuds à vitesse maximale. L'autonomie, transatlantique, l'autorisera à franchir 4200 milles à allure économique, soit 12 noeuds. Le navire peut embarquer 65.000 litres de gasoil et 10.000 litres d'eau. Armé par une dizaine de membres d'équipage, La Pellegrina peut accueillir 12 passagers. A cet effet, on trouve à bord une cabine armateur, une cabine VIP et quatre cabines pour les invités. L'équipage dispose, quant à lui, de quatre cabines doubles, le commandant ayant sa cabine particulière, qui peut loger deux personnes. 


La cabine armateur en cours de réalisation (© : COUACH) 


La cabine armateur en cours de réalisation (© : COUACH) 

Luxueusement aménagé, La Pellegrina a vu ses intérieurs imaginés par le designer Jean-Pierre Fantini, les extérieurs étant l'oeuvre de Timo Wettlaufer, de Couach, qui a travaillé en binôme avec l'architecte naval Exequiel Cano Lanza. Le chantier s'est également attaché les services des grands agenceurs, comme Metrica, qui déploie depuis longtemps son savoir-faire dans des chantiers renommés du monde du yachting, aux Pays-Bas et en Allemagne notamment. Au final, La Pellegrina apparait comme un très beau yacht. « Il dispose de tous les grands standards pour des navires de cette taille en termes d'équipements et, au niveau du design, ce yacht est plutôt atypique. L'étrave est assez agressive, ce qui lui donne fière allure sur l'eau. Autre particularité : on peut faire le tour du bateau par le passe avant. Et puis, à la poupe, le pavois est très bas sur l'eau, ce qui offre une très belle perspective sur la mer depuis le salon. L'ensemble donne une vraie notion de luxe et d'évasion », note Sébastien Chevrier, responsable du projet chez Couach. On notera aussi que La Pellegrina dispose des derniers standards environnementaux. Conçu pour ne produire aucun rejet en mer, le yacht compte une réserve de stockage de 6000 litres pour les eaux grises et noires, ainsi que d'une zone de tri sélectif, les déchets périssables pouvant être congelés en attendant d'être débarqués dans un port. 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 

Un grand challenge relevé dans une période difficile

La construction de La Pellegrina illustre la stratégie de Couach qui a souhaité, il y a plusieurs années, réaliser des navires plus grands. Cette tendance a été initiée pour faire face à la concurrence très vive sur le segment des petits yachts, un marché particulièrement touché par la crise de 2008. Le chantier girondin, plus que centenaire, est un habitué des bateaux de plaisance de 20 mètres et plus. Mais, jusqu'ici, les plus grandes unités livrées ne dépassaient pas 37 mètres (le dernier étant l'Arion, sorti en 2011). Or, réaliser un bateau de 50 mètres n'était pas une mince affaire. « C'était un véritable challenge car, industriellement, passer de 37 à 50 mètres, cela n'a rien à voir. Il faut penser autrement et se remettre en question. L'approche et la manière de travailler sur les grands yachts sont très différentes, notamment dans l'appréhension et la gestion du client, mais aussi la production et le flux des travaux. Il faut être encore plus structuré, plus méthodique et plus rigoureux, faire collaborer plus de services et les gens les plus pointus du domaine », explique Sébastien Chevrier. 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 

Avec ce premier yacht de 50 mètres, le chantier a également constaté que la question de la trésorerie était également fondamentale pour pouvoir réaliser de tels bateaux. Et l'entreprise n'a pas été aidée avec les graves difficultés qu'elle a rencontrées en 2009, lorsqu'elle a été contrainte de déposer son bilan. L'assassinat de son nouveau patron, Fabrice Vial, a constitué un nouveau coup dur à l'été 2011. Malgré tout, Couach a surmonté la tempête et la reprise par la société française Nepteam, en novembre dernier, a permis de mener à bien les projets en cours et de redonner des perspectives au chantier. « Il a fallu tenir la barre contre vents et marées, attendre des jours meilleurs pour avoir les conditions idéales afin de finir et mettre à l'eau notre plus grand yacht. Dès que nous avons été repris par nos investisseurs actuels, nous avons pu relancer la machine. Et, aujourd'hui, nous sommes vraiment heureux de l'aboutissement de ce projet ». 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 

Une carte de visite pour de nouveaux projets

L'achèvement de La Pellegrina est donc un bel exploit pour un chantier qui, désormais, dispose d'une nouvelle corde à son arc. Alors qu'un second yacht du même type (avec quelques adaptations, comme une casquette allongée) est déjà en cours de construction, complétant un carnet de commandes comprenant un navire de 23 mètres et un autre de 28 mètres (sans compter les unités militaires de la gamme Plascoa), le chantier de Gujan-Mestras compte bien décrocher de nouveaux projets sur le segment des grands yachts. Tout en redressant son image et en rassurant l'ensemble des clients, même sur le segment des plus petites unités. « L'image de Couach est redorée, y compris pour les petits yachts. Car, quand on est capable de réaliser un navire de 50 mètres, il n'y a pas de problème pour les bateaux de 20 à 37 mètres. Nous espérons donc que les retombées seront bonnes et rapides », précise Sébastien Chevrier. Pour amplifier la dynamique, Couach espère notamment que La Pellegrina sera, en septembre prochain, au Monaco Yacht Show. Cela constituerait pour le chantier la plus belle des vitrines en voyant son fleuron au coeur de la grande messe annuelle du yachting mondial, où se côtoient les plus grands navires de plaisance. 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 

Ce marché de niche, sorte de Nirvana de la construction navale, est pour l'heure l'apanage des Néerlandais, des Allemands, des Italiens et, dans une moindre mesure, des Américains et des Britanniques. En France, seules les CMN de Cherbourg étaient, jusqu'ici, parvenues à percer à ce niveau. Avec Couach, il faut donc désormais compter avec un second acteur tricolore. Au sein du chantier girondin, on garde néanmoins la tête sur les épaules. On sait bien, sur les bords du bassin d'Arcachon, que la très grande plaisance est un marché difficile, où il faut faire ses preuves et progresser avec humilité et discernement. « Nous nous sommes donnés toutes les chances de bien figurer sur ce marché. En continuant de travailler, en étant attentif au marché et en ayant l'humilité de s'attacher aux grands noms, nous pouvons nous hisser au niveau des grands constructeurs. Nous avons en tous cas fait un grand pas en poussant la porte de la cour des grands ». 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH) 


Le yacht La Pellegrina (© : COUACH)
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